Il était une fois... Ou deux... [PV Yuki Ito]

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~ Premier Post ]

J’ai pris un abonnement. Une carte de fidélité. Je crois qu’ils ne se sont jamais fait autant de fric. Qui se doutait, le jour où je suis arrivée là, que j’allais y revenir pas moins d’une bonne cinquantaine de fois, et ce en l’espace de tant d’années… En fait, je pense bien qu’ils jubilent à chaque fois qu’ils me voient revenir, à l’idée de berner un autre crétin fini, trompé par l’apparence Innocente et pure de la Neko au doux visage. Ce qui me fait rire, c’est qu’ils croient tous pouvoir me rattraper. Oh, elle semble méchante, mais ce n’est sûrement qu’une façade,… Ils se disent qu’ils sont assez forts pour me remettre du bon coté de la force. Dommage. Mon record actuel, ces deux dernières années, est de deux mois pour le maximum. Deux heures pour le minimum. Appelons le Guinness Book.

Scène inlassable. On a retrouvé la Princesse ! Ca, c’est le surnom débile qu’ils m’ont trouvés, parce qu’ils m’adorent et prennent autant soin de moi qu’une princesse. A mon avis, ils n’ont jamais vu de dessins animés. Parce qu’une princesse en cage, avec des oreilles et des griffes, à part Fiona, je ne vois pas le rapport. Quoiqu’il en soit, ils m’ont retrouvé, et ils sont contents. Paf, le camion de la fourrière s’ouvre, on y fait sortir ma personne parmi tant d’autres (Si seulement nous étions considérés comme des personnes…), et on me trouve une cage. C’est toujours la même, depuis quelques années, parce qu’ils savent que je reviendrais rapidement. Pas trop loin de l’entrée, mais pas visible de l’extérieur. T’as mauvais caractère, qu’ils me disent. Chéri, être enfermé dans une cage à longueur de journée, se faire balader par des pseudo-maîtres que je vais rendre fous, et retourner en cage, si ca met pas de mauvaise humeur, tu m’en vois étonnée.

L’étiquette n’a pas été enlevée, depuis la dernière fois. Elle indique ‘Aaliss’. Point. Rien d’autre à savoir sur elle. Un mince cordon posé sur le sol indiquait aux clients la limite à ne pas dépasser pour ne pas entrer en contact avec la marchandise. Il était bien connu que certains Nekos étaient agressifs, et mieux valait s’en méfier. Très franchement, la Demoiselle n’était pas de ceux là, mais étant donné qu’elle n’était pas commode, ils se gardaient bien de l’enlever. Lorsque quelqu’un s’intéressait à elle, ils l’observaient. Elle-même analysait le prétendant au titre de Maître, et se décidait. Le choix était donc plus dans le camp d’Aaliss, puisqu’elle avait apprit à faire fuir, ou à attirer ces humains si prévisibles. Comme des mouches. Et ceux sur lesquels cela ne marchait pas lui enseignait inconsciemment leurs manières. Être docile revenait à être faible. On était esclave que si on le pensait. Tel était son mode de pensée. Et elle l’appliquait à sa lettre.

C’était une journée lourde. L’atmosphère, les blagues des vendeurs, tout était lourd. Heureusement, elle n’était vêtue que du strict minimum. Ils l’avaient encore retrouvés vêtue d’habits déchirés, en lambeaux, aussi lui avaient t’elle remit l’une des robes qu’ils avaient trouvé dans une valise à elle, il y a quelques mois ce de ça. Parce qu’en plus, ils s’appropriaient ses affaires. Ainsi, habillée d’une légère robe noire, arrivant à ses genoux, et de bas assortis, Aaliss était assise au fond de sa cage. Son regard clairement fixé sur les gens qui passait, les analysant chacun leurs tour, cet air implacable sur le visage. Lequel. Lequel daignerait s’approcher assez… ?

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Comment faire chavirer sa vie en trois leçons.

V'lan. Yuki émit un gémissement de dégoût et laissa tomber, dédaigneuse, sa tasse brûlante de camomille. D'un revers de manche elle s'essuya les lèvres replaçant le liquide mordoré au rang de lointain souvenir. Ce jour, Le chapelier fou lui aurait sans doute souhaité un non-anniversaire si Alice au pays des merveilles n'avait pas été une fable pour enfants. De bonne guerre, elle décida de faire des emplettes pour passer ses nerfs. En l'occurence Yuki veux littéralement signifier Petite princesse, ironie du sort, ce n'est pas le prénom qui allait comme un gant à la demoiselle. Au passage, elle saisit une ombrelle, la lumière était à la demoiselle ce que le chat était au chien. Douce infamie, Lente agonie ...

L'odeur âpre enveloppa à sa guise mademoiselle ito, le ciel allait bientôt déverser des quantités astronomiques d'eau, pourtant le béton boursoufflé était ardent et les passants enjoués. Sa majesté le hasard la conduisit à l'entrée d'un chenil où l'esquisse d'un sourire plana sur les lèvres de celle ci. Elle ne méprisait pas ces petites bêtes, non, c'était un subtil et délicieux subterfuge pour berner les gens sur votre compte, un remède puissant contre la monotonie ... Elle les torturaient avec plaisir, les forçaient à endosser ses responsabilités jusqu'à les rendre fous à lier. A l'inverse, sa tendre enfance avait été rythmée par ces persecutions, mais Yuki est un jouet dont on se lasse et qui, à l'inverse des autres jouets qui se laissent si gentiment casser, vous brise.

Un, deux, trois me voilà. Le personnel abusait de sourires colgates, donnait des "Oui, madame, bien sûr madame" à qui veux bien l'entendre, vantait tel ou tel hybride qui nettoyait plus vite que son ombre, tel ou tel collier pour son cuir de vachette imperméable et ré-sis-tant ! Un ballet inopiné dirigé d'une main de maitre par un gaillard adossé nonchallement au comptoir, qui séduisait les clientes pour mieux arrondir ses ventes. Malheureusement pour lui, ce n'était pas pour toute suite, que yuki se baladerait avec une pancarte "Attention, Pigeon".

Mais elle eût beau rester stoïque, (faisant même mine d'être sourde muette de naissance) elle n'échappa pas aux sourires factices d'un des employés qui lui fit faire une ronde dont "vous me direz des nouvelles". En effet ce fut une palpitante aventure dont elle ne s'échappa qu'une poignée de minutes plus tard, préfèrant de bons vieux prétextes niais, à un envoi express dans le décors du petit importun. Les cages s'empilaient, exactement comme on l'aurait fait pour des contenaires de pomme de terre ou des marchandises sans importance. Les uns miaulaient, les autres se prélassaient, certaines nekos se dénudaient, d'autre sanglottaient, suppliaient, essayaient tant bien que mal de tordre les barreaux.

Une neko attira son attention, n'étant ni prostrée, ni abattue, plus humaine que féline. Bon, et maintenant ? De toute façon, il fallait bien lui adresser la parole, non pas pour connaitre son nom comme on prend connaissance d'une plaque d'imatriculation, car celle ci figurait sur sa cage, Aaliss ; Plutôt pour desceller son caractère, Yuki avait la pure conviction qu'elle avait en face d'elle une chouineuse-peureuse, mais la maxime dis bien qui vivra verra non ?

- "Oh, mademoiselle Aaliss " débuta-t-elle d'un ton détâché.

*Hey cocotte, t'as pas intérêt à faire de faux bonds, vraiment pas d'humeur*

Inspiration. Expiration. Calme toi Yu. D'ordinaire nocturne, réprimer sa vraie nature était difficil au vue des larges cernes disgracieuses qui avaient fleuries en dessous de ses prunelles sombres.

"On attend un prince charmant dans sa cage d'argent ?"

Silence radio. Tact de bulldozer bonjour !

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Elle avait détourné son attention des futurs clients, pour la porter sur une Neko voisine, qui était à l’instant même en train de tenter de reproduire la publicité pour shampoing qu’elle avait vu chez son ancien maître. Si elle en avait oublié la marque, elle s’était souvenue de la greluche qui bougeait ses cheveux avec une sensualité et un désir plus qu’éloquent. Aaliss avait du mal à comprendre ce qu’elle espérait tirer de ça, mais enfin bon, c’était curieux à voir, et offensant à la fois. Haussant les épaules pour nulle autre personne qu’elle-même, elle porta son regard sur la personne qui lui cachait les néons moisit de l’allée principale du magasin, allumés malgré le soleil. Elle ne semblait pas bien plus vielle qu’elle, et n’avait pas non plus l’air de ces cruches qui veulent un Neko pour remplacer la Barbie cassée. Quoique. Si elle n’avait pas l’air niaise, elle pouvait être autre chose. Fermant les yeux sur ces pensées, elle les rouvrit lorsqu’Elle lui adressa la parole.

Mademoiselle Aaliss… Quelle politesse. Il est vrai que c’était toujours mieux que ces gros lourdauds puant l’alcool qui l’abordaient à travers les barreaux dans l’unique but de la tuer avec leur haleine de chacal. Mais celle qui lui faisait face semblait… Quelque peu… Elle ne savait pas exactement… Bizarre. Oui, bizarre. Ses yeux à la couleur indéfinissables coururent sur ses cernes, sur son ombrelle, et un fin sourire se dessina à nouveau sur ses lèvres, vite effacé par les propos suivant. C’est vrai que dans son monde, les princes charmants doivent être courants. Dommage, ce n’était pas le genre de la Demoiselle. Si la Femme habitait une maison de poupée, elle aurait pu être facile à briser. Image solitaire planant dans son esprit. Elle s’apprêta à répliquer, lorsque l’un des vendeurs fit son apparition.

C’est curieux, c’est mon préféré. Pourquoi ? La question ne se pose pas. Je l’observe, et je sais tout de lui. Il porte une énorme paire de lunette de soleil, destinée à cacher deux yeux qui louchent, et la majeure partie des boutons qui constellent sa sale tronche. Il doit être plus jeune que moi, de peu, et sa peau, la moindre parcelle de son visage est rouge à en faire peur, une véritable carte en relief, une vallée de volcans en éruption. Et toute la journée, il se gratte. Je trouve ça ignoble… Quand c’est lui qui m’apporte à manger, je ne touche à rien. En plus de ça, il a cette manie détestable de passer sa main dans ses cheveux comme un tombeur, sauf qu’ainsi, ses cheveux gras et longs dévoilent ses deux immenses oreilles décollées. Y a pas mieux comme film d’horreur.

Et bien justement, le voila, le p’tit chien, à découvrir son appareil dentaire dans un sourire jusqu’aux oreilles –C’est pas bien dur–, et à adresser la parole à celle qui m’a parlé. Chéri, dois-je te rappeler que tu mue ? Tu semble l’avoir oublié. Aussitôt, ses propos perdent tout crédit, devenant ridicule au possible, tentant vainement de vanter les qualités de la Neko que je suis. Sauf que bon, il est un peu à court d’argument. Butant, se reprenant, riant et passant la main dans ses cheveux lorsqu’il s’est planté, j’ai une furieuse envie d’éclater de rire. Le truc, c’est que la première fois, j’ai eu envie de lui éclater la tête contre les barreaux, mais son visage m’en a tout de suite dissuadé. Je ne tiens pas à le toucher. On va enfoncer le clou un peu plus…

« Si vous l’embrassez, il se transformera en Prince Charmant… »

Et à moi de faire un ronronnement aguicheur vers le vendeur, griffant le vide avec sensualité. Foutage de gueule. Les simplets ne comprennent que les choses simples. Pauvre petit tourne la tête vers moi, perdu, ne sachant que répondre. Puis il rit, ouvertement, genre que tu veux ne pas t’enfoncer plus ? Perdu. Et le voila à reprendre son speech sur mon humour imparable. Entre nous, il n’a jamais pu l’apprécier, il l’a toujours subit. Un argument tout trouvé, mais très franchement, je suis sûre qu’il est en train de pleurer sa mère en priant dieu pour qu’elle trouve ça drôle. Dommage pour lui, ça ne l’est pas. Mon humour imparable, tu parles… Et le voila qui cause, qui cause. De tout, de rien, d’Aaliss, du beau temps, de la pluie, de moi, des Nekos, de sa mère qui habite à deux pas d’ici, de mes capacités hors du commun. À savoir qu’il ne sait ni lire, ni écrire. Et quand bien même elle tenterait d’en placer une qu’elle n’aurait pas le temps. Même si je tente de pousser un sourire bruyant, il ne remarque rien. Il va me la foutre de mauvaise humeur, ce déchet. J’espère qu’elle est patiente… J’espère pour elle, du moins. J’ai même pas envie de lui demander de partir, parce que je veux voir comment elle va réagir, avec lui.

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Apparition, disparition. Le propre des magiciens affabulateurs, presdigitateurs de talent, enfin c'est ce qu'estimait Yuki jusque là. Tout du moins avant que ce bon à rien de vendeur, revienne à l'assaut et ébranle ses certitudes de surcroix ! Ah, ce n'était pas le même que la fois précédente ? Oh de toute manière ces pantins ne valaient pas beaucoup plus les uns que les autres. Mais elle eût beaucoup de mal à contenir sa folle envie d'ouvrir un dictionnaire, bien qu'il n'en fût pas un à sa portée et lui déclamer tous les synonymes de disgracieux existant (à savoir : hideux, affreux,monstrueux, repoussant, répugnant, informe, ignoble et laid.) Non loin d'être effrayé par la grimace de dégoût de la jeune femme, il s'approchât un peu plus pendant qu'elle reculait imperceptiblement. Panorama traumatisant sur son visage, tout du moins ce qu'il en reste... Bweurk... En tout cas ça n'avait rien d'une éruption de poésie et de délice ! D'ailleurs elle se pinça plusieurs fois, histoire de s'assurer qu'un cauchemard ne lui avait pas été insufflé, fit volte face, et n'étant pas non plus sous l'emprise d'une "hilarante" caméra cachée elle en déduit qu'il s'agissait bien d'infortune.

Inutile de se munir de jumelles pour s'appercevoir que sa peau était moite, qu'il arborait des croûtes disparates qui germaient un peu partout, qu'il bafouillait dans un concert de postillonnements ( si bien qu'elle dû rabattre son ombrelle). Mais le pire restait à venir : lorsqu'il passait avec cet air triomphal la main dans ses cheveux, c'était noël en mai. Il vantait les mérites d'Aaliss qui n'en faisait qu'à sa tête.
Peut être avait elle attérit dans une de ces publicités mensongères où on peux apercevoir deux aryens plus ou moins épris l'un de l'autre, souriant à s'en décrocher les lèvres déblatèrant des idioties inimaginables.

Les muscles de la demoiselle se contractèrent, un poing bien placé entre les deux yeux l'aurait envoyé à l'hopital sans passer par la case départ mais rien que de songer à effleurer sa peau infecte, la laissait de marbre. La scène suivante aurait put déclencher l'hilarité de la demoiselle si celle ci avait eût au moins un couple d'heure de répit. Ah, quelle poétesse cette Aaliss, pleine de cynisme en suspens !

"Mais puisque tu en meurs d'envie, à toi l'honneur !"

Elle coupa royalement le vendeur sans son élan, mais oh c'était pas une psy, elle était pas ici présente pour écouter Machine et pas-de-bol qui se lamentent à l'unisson. Sa mère, Yuki ne risquait pas de la connaitre, puisqu'elle était autant indépendante que nocturne, la pluie, qu'elle tombe, avec une chaleur pareille, même la petite sirène aurait vite fait de plier bagage, et s'il fut illétré, elle l'eût deviné à la seconde où il lui adressa la parole.
Le mépris galoppait dans son être et d'un sourire cynique elle finit par répliquer sêchement au commis.

"Mmmh et à qui vous parlez là ?"

Brouhaha dans l'animalerie. Nouveau rire gêné du vendeur accompagné d'une série de recoiffage en beauté. Mais qui m'a foutu un type pareil, le comble de la stupidité !

"C'est bon c'est finit ce cirque là ?"

Un vrai clown dans toute sa splendeur ! Feignant de l'ignorer, elle posa ses prunelles sombres sur la petite Aaliss (qui avait sûrement le même âge qu'elle qu'on se le dise ) et pouffa de rire, ajoutant à mi-voix à son égard.

"Je préfères être princesse dans un petit royaume que courtisane dans un grand château."

Sourire sybillin. Rions, rions, tant que nous le pouvons ...

» Attend une douce maitresse...(pv Yuki Niwa ^////^ )
» Pour une seconde fois a l'animalerie...(PV: Asuta Kurochi)