Mauvaise approche ? [PV Nek']

Les yeux toujours clos, il agita légèrement ses oreilles, un petit air gêné passant dans son sourire. S'il espérait devenir meilleur en cuisine, il n'aurait jamais la prétention de devenir cuisinier ou quelque chose comme ça, tout ce qu'il espérait, c'était de rendre les personnes qui gouteraient à ses plats un peu plus heureuses, ou au moins qu'elles se régalent !
Il hocha néanmoins la tête avant de rouvrir ses yeux en l'entendant rire. Ses paupières clignant, il l'observa avec une pointe de curiosité avant qu'il ne comprenne qu'elle riait de sa suggestion de s'essayer à la cuisine, rougissant alors un chouïa tandis qu'il se redressait pour croiser ses jambes, s'installant en tailleur.

" Je ne savais pas cuisiner non plus avant d'arriver chez Maitresse Miyako, mais je voulais me rendre utile et lui faire plaisir ! >//< "

Sa queue s'était mise à s'agiter un peu nerveusement, certainement gêné, une fois de plus. C'était assez ennuyeux d'ailleurs, de se sentir gêné pour tout et rien, mais le neko n'était que peu habitué encore aux rapports avec les autres, s'étonnant et se choquant d'un rien. S'il n'avait jamais mis les pieds dans une cuisine avant que son précédent et premier Maitre ne l'abandonne dans cette animalerie où il avait rencontré son actuelle maitresse, c'est qu'il avait été cantonné durent de bien nombreuses années au jardin avec interdiction formelle d'entrer à l'intérieur. Le souvenir de la correction qu'il avait reçu la seule et unique fois qu'il y était entré lui donnait encore aujourd'hui des frissons, pourtant ce jour-là remontait à bien longtemps, alors tout jeune neko, ignorant de cette règle primordial, il avait eut le malheur de franchir cette ligne invisible et pénétrer dans l'antre de cet homme qui venait alors tout juste de l'acheter. Mais sans doute était-il trop fragile ? Ce qui expliquerait que ce souvenir soit resté si indélébile.

Il se rendit alors compte que cela faisait plusieurs secondes qu'il fixait Misumi sans rien dire et il détourna aussi promptement la tête que cette constatation lui traversa l'esprit, secouant alors sa tête à sa dernière remarque.

" C'est plutôt moi qui ai de la chance de les avoir pour Maitres.. "

Il sourit légèrement sans regarder la féline, sa queue se rabattant contre ses jambes. Qu'il prenne plaisir à cuisiner est tout ce qui compte ? Il n'avait jamais vu la chose comme ça ! Quelle drôle d'idée, si les personnes n'aimaient pas ce qu'il prépare, ce serait plutôt ça qui compterait, non ? Et si l'on suivait ce raisonnement, même si elle faisait n'importe quoi, Misumi pourrait bien cuisiner !
Il secoua de nouveau sa tête en se rendant compte d'un détail. Peut-être la neko n'aimait-elle tout simplement pas cuisiner ? Dans ce cas il devait être pénible à insister de la sorte !
Baissant ses oreilles en se recroquevillant légèrement, il poussa un petit miaulement contrit en rougissant, tout absorbé par ses pensées, en oubliant presque la neko à ses côtés. Quel manque de délicatesse !

[Désolée si la réponse n’est pas géniale, mais il faut que je me remette dans le bain ^^]

Après que Misumi ait avoué au néko qu’elle ne savait pas le moins du monde cuisiner, il l’observa l’air très étonné. Il ne devait sûrement pas avoir l’habitude de côtoyer d’autres individus de son espèce ne sachant pas faire beaucoup de tâches ménagères… Sa nourriture, elle l’achetait généralement toute préparée, ou alors elle allait dans des petits restaurants où les serveurs ne vérifiaient pas la clientèle. Et les soirs, c’était très souvent qu’elle mangeait au-dessus duquel elle travaillait. Pour elle, ce n’était pas étrange de se faire préparer à manger par quelqu’un d’autre. Lorsque Nek’ lui expliqua qu’il cuisinait pour ses maîtres, elle hocha lentement la tête en murmurant doucement.

« Pour tes maîtres… »

Elle planta de nouveau son regard dans celui du garçon avec un sourire encourageant quand il lui exposa son espoir de s’améliorer encore en cuisine.

« Je suis certaine qu’à force de persévérance, tu arriveras à être un très bon cuisinier. »

Cependant, Misumi ne put s’empêcher de rire avec légèreté après que le jeune homme lui ait proposé d’essayer. Il lui était arrivé une seule fois de se faire cuire un peu de nourriture, et elle était seulement parvenue à tout faire cramer. Voilà pourquoi elle ne voulait pas se lancer dans la cuisine. Elle ne tenait pas à réduire son appartement en cendre, les voisins pourraient lui en vouloir…

« Oh non, tu sais, je crois qu’il ne vaut mieux pas… Je ne serai bonne qu’à faire n’importe quoi. Mais je suis sûre que tes… maîtres… ont de la chance de t’avoir comme cuisinier. Tu prends plaisir à préparer des plats, c’est ce qui compte. »

[pardon pour la mise en page, ça s'est mis comme ça et je n'arrive pas à le remettre correctement ><']

Nek' avait bien remarqué le léger air agacé qui était apparu quelques secondes sur le visage de la neko avant qu'elle lui

offre de nouveau un charmant sourire. Il le connaissait bien à force de le voir sur celui de sa maitresse qui soupirait à

chaque fois qu'elle le reprenait, insistant pour qu'il la tutoie. Il n'y était jamais parvenu... D'ailleurs cette situation

l'embarrassait énormément, d'un côté jamais il ne pourrait tutoyer un humain - ce serait les mettre sur un pied d'égalité et

réduire la distance maitre/esclave, ce dont le neko ne se sentait pas du tout capable - et de l'autre, il y avait son devoir

d'obéissance envers de ses maitres, se plier à leurs ordres, à leur volonté... Nek' ne savait plus sur quel pied dansé, c'est

pourquoi, en ordre général il préférait se taire plutôt que sortir des âneries involontairement.

Lorsqu'elle lui tendit la boite pour prendre un nouveau gâteau, Nek' lui adressa un regard, puis attrapa sans trop hésité

cette fois, la pâtisserie qui s'était retrouvée en double suite à leur achat.
Mangeant tranquillement, l'idée que si elle ne pouvait pas manger ces pâtisseries seule cela signifiait qu'elle voulait les

manger avec quelqu'un d'autre à la base le rendit d'un coup encore plus mal à l'aise. Et si ça avait été pour son maitre ?!

Ohlàlà... il était peut-être en train de manger le gâteau prévu pour un humain ! >___<"""
Enfin... si Misumi le lui proposait, c'est qu'il ne devait pas y avoir de problème, n'est-ce pas ? Enfin.. maintenant qu'il

avait déjà mordu dedans, il était un peu tard pour se poser la question...

Mangeant son gâteau, il dressa ses oreilles et regarda la jeune fille curieusement. Vraiment? Elle ne cuisinait pas? Comment

faisait-elle pour manger alors? Son maitre s'en occupait peut-etre... ou bien il y avait d'autres nekos chez elle qui s'en

occupait!
Se délectant tranquillement de sa pâtisserie, il hocha doucement sa tête et sourit à Misumi.

" Oui, je cuisine pour mes maitres... "

Le neko rougit un peu, en regardant son gâteau, un peu gêné.

".. Et puis pour moi aussi.. j'aime bien ça, je ne fais pas grand chose d'extraordinaire, mais avec le temps et de

l'entrainement, je m'améliore un peu et j'espère faire de bonnes choses "

Le garçon croqua encore quelques bouchées de sa friandise, remuant un peu sa queue, puis se lécha les lèvres, remuant ses

oreilles, l'une d'elle tombant de travers sur le côté de sa tête.

" Pourtant.. tu sais.. c'est amusant de cuisiner, peut-être que tu devrais essayer un jour Misumi ^ ^ "

Terminant le dernier gâteau de cette rencontre improvisée, il ferma ses yeux en pointant légèrement son nez vers le ciel,

profitant un instant des rayons du soleil, un léger sourire aux lèvres.

Nek’ eut l’air surprit lorsqu’elle lui annonça qu’il était le premier à lui offrir un cadeau, elle le vit cligner des yeux, mais elle ne s’attarda pas sur sa réaction. Peut-être s’attendait-il à ce qu’elle-même ait aussi un maître, mais elle n’avait pas envie de lui expliquer sa situation de liberté. Elle ne voulait pas briser son rêve de l’homme idéal incarné en un maître bon et généreux… Elle ne voulait pas froisser sa naïveté, il avait été trop gentil avec elle pour qu’elle se permette de l’attrister ainsi. Et puis, après tout, il avait peut-être eu la chance de tomber sur un maître qui ne soit pas un profiteur ou un tortionnaire. Peut-être même vivait-il dans une famille heureuse, avec un mari et sa femme, ainsi que leurs enfants, qu’il serait chargé de surveiller, de faire jouer, d’amener à l’école… Misumi se surprit à se demander si ce genre de vie lui conviendrait, mais elle se rabroua bien vite, se rappelant les plaisirs de sa vie actuelle. Non, elle ne pouvait pas rêver mieux.

Alors qu’elle tendait les pâtisseries au garçon, ce dernier semblait indécis. Elle patienta, le laissant choisir ce qui le tentait le plus, ce qui lui ferait vraiment plaisir. Aussi eût-elle un sourire amusé en le voyant prendre, au bout d’une longue minute d’hésitation, le plus petit des gâteaux. Sans doute voulait-il lui laisser le reste, par politesse… Il était vraiment bien élevé. Peut-être même un peu trop. Quoi qu’il en soit, la jeune fille prit elle aussi un gâteau ayant l’air vraiment très appétissant. Remarquant que l’hybride l’attendait pour pouvoir déguster à son tour, elle prit une bouchée. Délicieux ! C’était une petite merveille, le pâtissier avait vraiment fait du bon travail. Les oreilles de la néko se dressèrent de plaisir sur sa tête, tandis que sa queue battait l’air de délectation. Mmmh… C’était si bon ! Elle ne s’en lassait pas. En rouvrant les yeux qu’elle avait fermé pour la dégustation, elle fut agréablement surprise de voir le garçon se lécher les doigts en ronronnant. Cela avait l’air de lui avoir bien plu ! Cependant, elle tiqua lorsqu’il s’excusa de s’être ainsi régalé. Et bien quoi ? Il avait le droit de se faire plaisir ! Ce n’était pas parce qu’il n’était pas tout seul qu’il était obligé de manger avec un petit doigt en l’air… Misumi secoua la tête d’un air désespéré.

« Tu n’as pas à t’excuser voyons ! Pour la peine, tu vas en reprendre un autre. De toute manière, il y en a trop pour que je mange tout toute seule. »

Ce qui était totalement faux, mais elle se garda bien de l’avouer. Oh, si vraiment il n’avait pas aimé, elle ne se serait pas gênée pour tout manger à elle seule, mais elle préférait lui faire plaisir et partager ce moment avec lui que de le voir se forcer à avaler quelque chose qu’il n’aimait pas car il était drôlement bine élevé, pendant qu’elle-même se régalait. Elle lui tendit donc de nouveau la boîte contenant leur goûter.

Ce fut sa question qui l’étonna. Elle ? Cuisiner ? Est-ce qu’elle avait l’air d’être le genre de personne qui porte un tablier ? La néko se retint de rire, il ne pouvait pas savoir… Non, elle, elle était plutôt du genre à se faire porter des fraises et du champagne sur un plateau d’argent, et tout ça aux frais de ses… Clients. Mais elle ne pouvait décemment pas le lui dire, il serait choqué. Enfin, surtout si elle lui expliquait qui étaient ses clients. Aussi s’efforça-t-elle de répondre le plus gentiment possible.

« Hmmm… Non, pas vraiment. Je n’ai ni l’envie, ni le temps d’apprendre, je préfère aller acheter des gâteaux dans une boutique. Et puis je suis certaine que si je m’essayais à la cuisine, ce serait beaucoup moins bon que ces pâtisseries là. »

Elle lui offrit de nouveau un sourire, continuant de le fixer – pour une fois qu’il ne détournait pas son regard – et reprit.

« Et toi, tu sais cuisiner ? »

Le neko hocha sa tête. Lui aussi était enchanté, mais le fait de l'annoncer lui était sorti de la tête. D'habitude il se montrait plus poli, aujourd'hui sa présentation laissait à désirer...
Nek' répondit à son sourire par un autre qui avait l'air plus hésitant et crispé de son côté ce qui n'enlevait pourtant rien à son air doux.
Le jeune garçon releva la tête du brin d'herbe qu'il avait attrapé distraitement, et observa la jolie chatte qui avait l'air songeuse. Ses grands yeux violets clignèrent quand elle lui dévoila que c'était la première fois qu'elle recevait un cadeau. Vraiment ? N'avait-elle pas un gentil maitre qui lui achetait des vêtements ou même pourquoi pas des bijoux, ce genre de choses que les filles aimaient bien porter pour être plus jolies ? Nek' se senti plutôt gêné. Un cadeau ? Il ne l'avait pas vraiment vu comme cela, son geste avait été plus impulsif, cherchant un moyen de réparer et de se faire pardonner, alors qu'elle le remercie pour ça... Ses oreilles se baissèrent, et son regard penaud se posa sur le parterre fleuri.

Son changement de conversation lui permit de relever la tête, se tournant un peu vers elle, il replia ses jambes pour s'asseoir en tailleur, sa queue serpentant un instant derrière lui avant de s'immobiliser de nouveau.
D'ordinaire il l'aurait laissée choisir en premier, mais comme elle l'avait déjà proposé, il n'osa refuser son offre, craignant qu'elle prenne cela pour de l'impolitesse.
Hum...
C'est fou la difficulté qu'il pouvait éprouver pour choisir une pâtisserie ! On aurait put le laisser là et redevenir dans une heure qu'il ne se serait toujours pas décidé. D'un côté il aurait tendance à choisir l'un des deux gâteau qu'il avait acheté en double, comme ça la neko aurait ensuite puis prendre celui qu'elle préférait, mais après qu'elle lui ai dit que c'était le premier cadeau qu'on lui ai fait, il n'osa pas y toucher. C'est pour elle qui les avait racheter, et que cela lui fasse plaisir lui suffisait amplement. Finalement il lui aurait bien dit qu'il n'avait pas faim, ce qui, somme toute, n'était pas vraiment un mensonge, Nek' n'avait effectivement pas un grand appétit, pour ne pas dire qu'il picorait comme un oiseau plus qu'il ne mangeait.
Se rabattant finalement sur le plus petit - son temps de réflexion accélérer par la présence de quelqu'un d'autre qui attendait qu'il se décide - il le prit entre ses doigts et inclina sa tête.

" Merci Misumi.. "

L'ex-gâteau maintenant décédé était à présent tout sec sur son t-shirt, le neko s'en raidit compte en se redressant après s'être penché pour prendre la pâtisserie, le tissu devenu raide contre sa peau. Bien, il en profiterait pour faire tourner une machine en rentrant - après l'avoir d'abord frotter à la main avant évidemment !
Il attendit sagement que la demoiselle se serve à son tour et morde la première pour commencer à manger à son tour.
Silencieux en appréciant le goût sucré, le bout de sa queue se mit inconsciemment à frétiller alors que ses joues rougissaient légèrement.

* Mmmh... délicieux >///< *

Il fut avaler bien plus vite que sa silhouette délicate n'aurait put le laisser penser. Tout à sa dégustation, il se mit à se lécher les doigts en remuant sa queue, ronronnant légèrement.
Soudain les sourcils du neko se arquèrent et il reposa prestement ses doigts propres sur ses chevilles - toujours assis en tailleur.

" Meouw... désolé, c'était vraiment bon... "

C'était vraiment bon alors il ne s'était pas comporté très correctement, surtout en face d'une jeune fille ! Ça ne se faisait pas >//<"
Ses paupières clignèrent et ses pupilles violettes devinrent songeuses. Il faudrait qu'il essaie de refaire ces pâtisseries, à tout les coups les enfants adoreraient ça ! Et Maitresse et Maitre Otaku aussi !

" Excuse moi Misumi... est-ce que tu sais cuisiner... ? Tu sais faire ces gâteaux ? "

Il l'observa, un peu confus de demander ça de but en blanc, mais pour une fois, il ne détourna pas les yeux.

Juste avant de lui dire son nom, Misumi surprit le néko à essayer de nettoyer son T-shirt. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? En effet, il était compréhensible qu’il veuille enlever la grosse tâche qu’il avait juste au milieu de son torse, et la jeune fille n’avait même pas eu l’idée de l’aider à la nettoyer. Mais à bien y réfléchir, il serait peut-être gêné si elle le touchait encore… Rien que pour le trajet entre la boulangerie et le parc, il était tout confus, cela se sentait. Et pourtant, elle n’avait fait que lui tenir la main… Il ne devait pas être habitué aux contacts, contrairement à elle. Et même à la parole en fait… Enfin, c’était ce que laissa penser sa présentation.

« Enchantée, Nek’. »

Elle lui offrit de nouveau un sourire engageant. Nek’… Néko… C’était bien ressemblant. Son maître se fichait-il tant de lui qu’il n’avait pas jugé bon de lui donner un réel nom ? Bon, elle ne ferait pas de remarque là-dessus, elle avait déjà suffisamment dénigré les humains devant lui. Et puis, il était tout de même docile, c’était son choix. Elle l’aurait sentit s’il était du genre à se rebeller, bien qu’il ait un maître. Elle percevait facilement ce genre de choses…

Lorsqu’il commenta le temps, Misumi se contenta simplement d’acquiescer silencieusement, hochant la tête de bas en haut. Elle pensait à autre chose. Le moment où il lui avait offert les gâteaux pour la consoler de sa précédente perte lui était soudainement revenu à l’esprit.

« Tu sais quoi, Nek’ ? Tu es la première personne à m’avoir fait un cadeau. On ne m’avait encore jamais rien offert jusque là… Merci. »

Ce qu’elle avait pensé tout bas, elle venait de le dire à voix haute, sans vraiment s’en rendre compte. L’hybride finit sa phrase dans un soupir, puis reprit le cours de ses pensées en affichant de nouveau un air radieux. La faim se faisant de nouveau sentir, elle posa son regard sur le paquet de pâtisseries et le prit dans ses mains pour l’ouvrir. C’était vraiment appétissant, le garçon avait su choisir exactement les mêmes gâteaux que ceux qui s’étaient écrasés contre son habit. La néko lui tendit la boîte en carton.

« Tiens, sers-toi, prends ce qui te fais plaisir. »

Un petit hoquet surpris échappa au neko quand elle lui saisi la main si promptement, ses oreilles se dressant, il se laissa entrainer derrière elle sans rien dire, suivant ses pas sans oser refermer ses doigts sur la main qui l'agrippait ni tenté d'échapper à son étreinte.
Les lèvres du neko se pincèrent en entendant les réflexions de la jolie hybride mais sa langue ne se délia pas plus. Pourtant il aurait aimé lui dire qu'elle ne devrait pas parler ainsi des humains. C'était eux qui les logeait et les nourrissait, ils étaient leurs maitres, alors ils leur devaient respect et obéissance, c'était la moindre des choses, non ? Il ne comprenait pas comment certains des siens pouvait parler ainsi des humains.
Si parfois ils s'énervaient et pouvaient devenir méchants, c'est qu'il avait du faire quelque chose de travers. Nek' avait cette tendance à ne voir croire que dans le bon côté des gens ce qui le rendait bien souvent encore plus sensible aux actes malveillants.
Sa naïveté aura eu au moins le don de conserver son innocence si elle n'avait su protéger sa joie de vivre.

Marchant aux côtés de la neko, se laissant guider tout aussi silencieux que si la demoiselle n'avait été suivi que par son ombre, ils pénétrèrent dans le parc où le soleil avait attiré bon nombre de familles, de couples ou même de personnes seules qui profitaient de cette belle journée.
La queue du neko battant lentement de gauche à droite, balayant la surface derrière lui en se mouvant comme au ralentit. Dans cette atmosphère joyeuse et bonne enfant, une esquisse de sourire effleura les lèvres du garçon avant que celui-ci ne cligne des yeux et remue ses oreilles, observant le sol en écoutant la demoiselle. Oui, le sol avait l'air sec.
Quand elle eu lâché sa main, il passa ses mains sur ses cuisses pour lisser son pantalon et s'assit parmi les herbes folles, ramenant sa queue près de lui qui devint alors immobile, si ce n'est l'extrémité qui remuait de temps à autre.

La neko, assise également, semblait vouloir profiter elle aussi du soleil comme le reste des personnes présentent dans le parc.
Nek' lui jeta un regard et profita de ce moment pour sortir un mouchoir propre de sa poche et tenter d'essuyer au mieux la grosse tâche qui ornait son poitrail. Ce n'était pas très glorieux... il nettoierait ça correctement au manoir, si possible avant que ces maitres ne voient ça. Non pas que ces maitres seraient du genre à le punir pour une petite bêtise pareille, mais cela le mettrait trop mal à l'aise, et il préférait éviter ça tout comme il préférait éviter des questions curieuses qui pourraient être amenées par son t-shirt sali.
Relevant la tête, il remarqua qu'il était observé et s'arrêta immédiatement. Observant la neko deux petites secondes, il fit ensuite mine de s'intéresser aux enfants qui jouaient au ballon un peu plus loin. Son attention fut de nouveau requise, et ses pupilles violacées s'arrêtèrent une fois encore sur la neko qui se présentait.
Remuant une oreille, il acquiesça et se présenta à son tour, quoiqu'un peu plus maladroitement sans aucun doute, ce qu'il cacha par une présentation des plus... brève.

" ... Nek' "

Nek' ou Neko. En fait, son premier et principal maitre - celui chez qui il avait vécut la presque totalité de sa vie avant d'être remplacé par une nouvelle petite chose adorable et mignonne à craquer - n'avait pas jugé utile de lui donner un nom, à force de se faire entendre appeler de la sorte, le petit hybride avait alors adopté cette dénomination comme étant son identité.
Ses oreilles s'agitèrent de nouveau et il leva le nez vers le ciel.

" On a de la chance... il aurait put pleuvoir. "

Le bout de sa queue s'agita un peu plus vite et il baissa de nouveau la tête, rougissant de nouveau, trahissant son malaise.
Il se sentirait sans doute mieux en train de préparer le gouter des enfants ou bien à faire les chambres, faire causette aux demoiselles en prenant tranquillement le soleil... ce n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de "dans ses cordes".

[On a qu’à dire que l’on va au parc en continuant de poster ici, non ? ^.^]

Qu’avait-elle dit de mal ? Elle avait pourtant fait bien attention à ce qu’elle faisait, ou disait… Alors pourquoi ce néko hésitait-il ainsi en voyant sa main tendue ? Il avait commencé à tendre sa propre main vers elle, mais s’était ravisé à la dernière seconde, recroisant les doigts en signe de gène. Il était vraiment trop chou, en fait. A présent, Misumi était moins confuse, elle parvenait à faire le tri dans ses pensées, ce qui ne semblait guère être le cas de l’inconnu. Cependant, il accepta tout de même son invitation à goûter avec elle ces pâtisseries qui avaient l’air vraiment délicieuses.

L’hybride n’eût pas le temps de faire le moindre mouvement qu’un homme sortit de la boulangerie, bousculant le timide néko. Ce dernier ne sut que bafouiller quelques mots d’excuses. Il était docile, il avait un maître. C’était certain. A cette idée, la jeune fille ne put que s’apitoyer sur le sort du garçon. Le pauvre, il était sous le joug d’un humain, devait lui obéir, effectuer des tâches ingrates… Il était vraiment à plaindre. Mais cela ne fit que renforcer la conviction de Misumi à l’emmener avec elle. La néko lui prit la main qu’il avait hésité à tendre quelques instants plus tôt et lui répondit gentiment, le sourire toujours sur les lèvres.

« Oui, le parc ce sera parfait. Allez, viens, et ne prête pas attention aux humains que tu vas croiser. Ils se croient supérieurs et c’est pour ça qu’ils sont stupides. »

Etrangement, après le petit passage gêné, la néko avait tout de suite adopté le tutoiement. Elle ne voyait pas en quoi le vouvoiement était plus poli, aussi ne fallait-il pas s’en indigner.

Le temps était propice pour une journée au parc. Le ciel était dégagé et ensoleillé, et une petite brise permettait de ne pas suffoquer sous la chaleur. Beaucoup de familles étaient de sortie, les enfants adoraient aller jouer au parc et les grandes pelouses permettaient aux adultes de s’asseoir tranquillement dans l’herbe. Quelques arbres prodiguaient un peu d’ombres à qui craignaient les rayons du soleil, et un petit lac rafraichissait l’air. On pouvait d’ailleurs y voir se baigner au bord quelques personnes ayant pensé à emporter un maillot de bain avec eux.

L’hybride avait emmené sont compagnon de la journée dans ce lieu paisible en le tenant par la main, de crainte qu’il ne s’échappe – sait-on jamais – et elle ne le lâcha que pour le laisser s’asseoir dans l’herbe.

« Je n’ai pas de couverture avec moi, mais elle devrait être sèche, il n’a pas plu depuis quelques jours… »

La belle se mit à genoux à côté du garçon et posa les gâteaux près d’eux. Elle profita ensuite du soleil quelques instants en levant la tête vers le ciel et en fermant les yeux, puis elle fixa l’inconnu, ne se défaisant toujours pas de son sourire aimable. A ce moment précis, elle percuta qu’elle ne savait pas comment l’appeler.

« Je m’appelle Misumi. »

Le ton de la neko s'était radouci, devenant plus hasardeux et bafouillant. Nek' cligna des yeux et agita une oreille brièvement, sa queue se balançant en douceur derrière lui tandis qu'il écoutait la neko s'excuser. La gêne de la jeune fille se transféra aussitôt au neko qui se mit à rougir aussi mais n'osait pas l'interrompre dans ses excuses.
Il avait été habitué aux éclats de colère et à leurs conséquences douloureuses bien qu'il n'avait pas toujours été - même très rarement - responsable de ces derniers, il faisait en général tout ce qu'il pouvait pour que tout le monde soit heureux et n'ai pas de raison d'être énervé mais prenait sur lui quand ce n'était pas le cas. Mais encore une fois, son arrivée chez ses nouveaux maitres avait fait prendre une nouvelle dimension à sa vie d'esclave, mais il n'était pas facile de faire table rase de quinze ans de servitude, maltraité, malaimé et exclu, ce qui l'avait rendu bien peu sûr de lui et sans personnalité.

" Me..ouw.. ? "

Posant ses yeux violets sur la main tendue, il remonta son regard et croisa celui de la neko et rougit davantage, de plus en plus mal à l'aise.
Rabattant une oreille en arrière, sa queue s'enroula légèrement sur elle-même, s'immobilisant.
Bien incapable de répondre à cette dernière, il eut un petit mouvement timide de sa main vers la sienne, mais trop gêné et peu sûr que c'était vraiment l'intention de la neko, il la recroisa de nouveau avec sa propre main en hochant sa tête en douceur, regardant ses pieds, il réussit enfin à bafouiller quelques mots.

" Ce.. ce n'est pas grave... Je... hum, d'accord.. pour le gateau ! >///< "

La regardant de nouveau, il dressa ses oreilles et détourna rapidement les yeux en voyant son sourire. Pourquoi souriait-elle ainsi ? Il avait dit une bêtise ?

Stationnant devant l'entrée de la boulangerie depuis maintenant cinq bonnes minutes, un bonhomme qui sortait de là le bouscula en avançant à grand pas, lançant un regard de travers au neko qui baissa la tête en signe de pénitence, bafouillant un mot d'excuse à l'humain qui traçait déjà sa route.

" On devrait... aller.. au parc peut-être... ? Ou comme vous voudrez ! "

Nek' s'était poussé sur le côté du trottoir, le cœur battant, intimidé de parler à une parfaite étrangère. Il ne parlait en général que lorsqu'il y était forcé, sa langue ne se déliant pas facilement même avec des personnes qu'il côtoyait quotidiennement. D'un côté les humains qu'il mettait sur un piédestal et ne serait jamais capable d'aborder, et de l'autre les hybrides dont il craignait les critiques et les apprioris. Ce n'était pas tout les jours facile d'être dans la peau du parfait neko docile.

Le contact avait été fulgurant, mais maintenant qu’elle s’était relevée, elle ne savait plus où se mettre. En voyant le néko tout penaud, Misumi fut envahie de remords, mais elle n’eut pas le temps de réagir autrement que l’inconnu s’en allait en lui demandant de ne pas bouger. Très bien, elle allait attendre. Mais… Pourquoi rentrait-il dans la boulangerie ? Il n’allait quand même pas… Et bien si. Le jeune garçon ressortit très vite de la boutique avec dans la main deux pâtisseries identiques à celles écrasées sur son T-shirt. En plus présentables. Une fois revenu près d’elle, il s’inclina en lui tendant son présent. La rebelle prit les gâteaux sans réfléchir, mais une fois qu’elle les tint dans ses bras, elle eu un moment d’absence. Un cadeau…

Elle n’avait jamais eu de cadeau. Jamais. Et bien que celui-ci soit un peu forcé, il provoquait comme un raz-de-marée dans son esprit. Quelqu’un venait de lui offrir quelque chose. C’était insensé ! Et le comble de tout, il était poli à souhait. Ce n’était pas normal, pas pour elle. La vie qu’elle menait exiger que ce soit elle qui offre des « cadeaux », plus communément appelés gâteries. Et là, que se passait-il ? Quelqu’un s’inclinait devant elle. D’accord, c’était pour se faire pardonner d’une bêtise qu’il n’avait pas vraiment commit tout seul, mais quand même ! Cela avait de quoi déstabiliser la belle. D’ailleurs, elle mit un certain temps avant de retrouver l’usage de la parole, et quand elle put s’exprimer, ce ne fut qu’en balbutiant et en piquant un fard.

« J… Je… Non, non ce n’est p… Vous… »

Elle baissa la tête, ferma les yeux, juste le temps de se concentrer, puis la releva et plongea son regard dans celui, fuyant, de l’inconnu. L’espace de quelques secondes. Car elle perdit vite le contact avec lui. Mais elle s’excusa tout de même à son tour.

« Non. Ce n’est pas votre faute. J’ai mal réagit, je m’en excuse, vraiment. J’aurai dû regarder autour de moi, c’est moi qui suis en tort. Et surtout, je n’aurai pas dû m’énerver comme ça, c’était stupide. »

Misumi prit une grande inspiration. Elle devait bien être aussi gênée que le néko face à elle. Sa queue, non cachée, battait l’air par à-coups, elle ne savait plus où se mettre. Elle qui, d’habitude, menait la barque comme une professionnelle, la voilà qui hésitait, qui balbutiait, qui rougissait. C’était insensé.
La jeune fille baissa les yeux vers les pâtisseries et continua.

« Vous… Vous n’auriez pas dû pour les gâteaux. Ce… Je ne devrais pas l’accepter. »

A ce moment là, elle releva le regard, cherchant à capter celui de son interlocuteur, pour le garder. Lorsqu’elle l’eût croisé, elle l’empêcha de se défiler en lui tendant sa main libre.

« Venez les déguster avec moi, je voudrais me faire pardonner moi aussi. S’il-vous-plaît. »

Et pour finir le tout, elle lui adressa un petit sourire, tout ce qu’il y a de plus charmant.

En ce moment l'activité au manoir était plutôt restreinte, ses maitres et leurs enfants n'étaient que peu présent et Nek' ne savait pas quoi faire de son temps libre une fois que le ménage et l'entretien du jardin étaient terminés. A vrai dire, il en était arrivé à un point où il se mettait même à nettoyer les endroits qui étaient déjà nickel, à force les enfants pourraient même manger par terre que ça ne poserait pas de problème.
Le neko avait alors passé bon nombres d'heures au bord de la falaise qui surplombait la mer. Il n'allait pas trop à la plage, à vrai dire, la foule l'impressionnait et il ne s'y sentait pas en sécurité. Le fait qu'il ne sache pas nager n'y aidait pas beaucoup non plus.
En fait, Nek' avait peur des gens, après avoir passé presque toute sa vie attaché à une chaine au fond d'un jardin, quoi de plus normal ? Il lui avait fallut de long mois d'adaptation auprès de ses nouveaux maitres pour pouvoir commencer à profiter de cette "liberté" nouvelle qui s'offrait à lui. Fini les chaines, il était libre d'aller où bon lui semblait, même s'il préférait rester le plus possible à proximité du manoir de ses maitres.
A force de brèves sorties autour du domaine, celles-ci s'étaient progressivement allongées et aujourd'hui le neko était même capable d'aller en ville seul lorsque, comme aujourd'hui, il avait besoin de faire quelques courses par exemple.

C'était les vacances scolaires, et le neko avait songé à préparer des crêpes pour les enfants mais pas moyen de remettre la main sur le moindre sac de farine dans tout le manoir.
Il faisait beau aujourd'hui et il flottait un léger air de bonne humeur dans l'atmosphère. Nek' pris donc le porte monnaie réservé aux courses que ses Maitres laissaient à sa disposition, faisant confiance au neko, et il sortit, franchissant le haut portail d'un pas léger.
Tout en marchant vers la ville, il songea à ce qu'il pourrait acheter d'autres une fois qu'il serait sur place. Maitresse Miyako n'avait-il pas dis qu'il faudrait racheter du shampoing pour les bébés ? Du ketchup pour leur plus jeune fils, et du chocolat pour les deux plus grandes, en espérant que celles-ci ne se disputent pas encore pour savoir qui en a eu le plus.

Tout à ses pensées, le neko songeait à ce que pouvait faire ses Maitres durant leurs longues absences en dehors du manoir. Bien sur, il ne leur demanderait jamais ! Le rôle d'un neko était d'aimer et servir ses maitres, pas de les interroger ! Bien que sa maitresse lui ai argué qu'il faisait parti de la famille, cette vision était ancrée si profondément chez le neko que celui-ci n'avait encore jamais réussi à tutoyer aucun des membres de la famille Otaku malgré les airs désespérés de ces derniers qui ne cessaient de le reprendre en lui demandant de les tutoyer.

" Bom ! "

Ce qui devait arriver arriva. Peu attentif au monde qui l'entourait, Nek' n'avait pas vu la jeune fille qui sortait rapidement de la boulangerie et ne put éviter la collision de plein fouet, tout aussi surpris qu'elle de ce choc inattendu.
Parvenant à rester sur ses deux jambes, il baissa brièvement ses yeux sur la tache qui ornait son t-shirt avant de reporter son attention sur la neko tombée sur les fesses.
Faisant un pas vers elle, il tendit sa main.

" Je.. "

Il n'eut même pas le temps de commencer qu'elle se mit à gronder, ne l'ayant à première vue même pas entendu.
L'écoutant manifester son mécontentement avec colère, le neko retira sa main et baissa tête et oreilles, penaud.
Finalement la colère furieuse se releva toute seule.
Confus, il ne savait plus quoi dire ni où se mettre. Relevant la tête vers elle sans la regarder directement dans les yeux il lui demanda de sa voix claire et hésitante, qui semblait si fragile et faible comme à l'accoutumé.

" A-attendez, s'il vous plait ! "

Pénétrant dans la boulangerie, il en ressortit deux minutes plus tard avec deux gâteaux identiques à celui qu'elle avait perdu, les ayant choisi en fonction des restes incrustés sur son t-shirt, et les lui présenta, bras tendus devant lui et échine courbé, visage vers le sol.

" Pour me faire pardonner... "

Attendant qu'elle se saisisse du présent, il se redressa ensuite et pressa ses mains devant lui dans une mimique nerveuse et s'inclina de nouveau.

" Je m'excuse, je ne regardais pas devant moi, j'espère qu'il n'y a pas de mal. "

Le regard fuyant, le neko tentait de capter la teneur des émotions de la neko, mais baissait les yeux à chaque fois qu'il croisait le regard courroucé de la demoiselle.
Il en fallait bien peu pour l'écrasé et l'éclat de voix de la jeune fille l'avait renvoyé à son statut de neko docile qui lui allait si bien, lui faisant adopter pas automatisme le vouvoiement.

« Non mais ça va pas ! ‘Pouviez pas faire attention ou vous marchez ! En plus à cause de vous j’ai gaspillé un gâteau ! Non mais franchement, on aura tout vu ! Et vous ne vous vous excusez même pas ! Mais où va le monde ? »