Il faisait beau encore une fois et cette belle journée était propice à l’acquisition d’un nouveau Neko. Pas n’importe lequel bien sûr, car il s’agissait de son second animal. Sa première Neko étant Sakura, il lui fallait bien élargir son « stock ». Un jouet, c’est pas mal, deux c’est encore mieux. Avec un tel état d’esprit, elle ne pouvait que se réjouir de l’obtention de ce deuxième Neko. Cette fois-ci, elle voulait un mâle, elle en était sûre. La variété ne faisait pas de mal après tout… Avec cette idée fraiche en tête, elle mit le pied dehors, un sac à main sous le bras contenant portable, porte monnaie et agenda puis se dirigea vers sa voiture. Une bien belle voiture qu’elle avait dû changer dernièrement à cause de son nouvel emploi. Pour travailler dans une entreprise automobile, mieux vaut avoir une voiture de la dite marque, sinon, une telle provocation peut vous coûter votre place. C’est ainsi qu’elle roula paisiblement dans les allées banlieusardes remplies d’arbres aux feuilles gorgées de chlorophylle, ondulants doucement au grès du vent. Un été calme et serein cette année et Symphoria ne pouvait qu’admirer la rigueur avec laquelle les jardiniers municipaux et les voisins avaient tentés de rendre cette petite bourgade agréable. Il ne lui fallut qu’une bonne heure pour se rendre dans l’animalerie où elle avait trouvée sa première Neko. Malheureusement, lorsqu’elle arriva, celle-ci semblait fermée. Déçue et agacée d’avoir usé de l’essence pour rien, elle fit demi tour alors qu’un bruit capta son attention. Là-bas, dans une rue annexe, une banderole indiquait « On écoule les ventes, Nekos de race ! ». Elle aperçue au loin une estrade noyée dans la foule d’acheteurs en folie. Elle se gara en double file pour ne pas rater la perle rare et se précipita, son sac sous le bras, vers la masse. Elle poussa quelques âmes avant de parvenir vers l’avant de la scène. Là, une Neko d’une dizaine d’année venait d’être vendue à un vieil homme dont le look laissait présumer qu’il ne venait pas d’ici. L’homme emporta son bien et la vente se poursuivit dans le brouhaha. Ce fut là qu’elle le vit. Un Neko aux cheveux blancs, d’un âge situé entre l’adolescence et le jeune adulte. Il n’avait pas l’air de s’en faire et paraissait plutôt heureux d’ailleurs. Tout se passa très vite. Le vendeur annonça
« Horus, 18 années, race pure, départ de vente : 250 ! »
Un homme doubla. Un autre rajouta 150 de plus, une femme monta à 1000 et la course folle se fini lorsque quelqu’un annonça 1750. Un prix plus que raisonnable pour un Neko… Alors que personne n’avait l’air de vouloir surenchérir, Symphoria leva impérieusement sa main droite indiquant qu’elle ajoutait à la somme 250. L’homme qui paraissait sûr de lui grimaça et hésita un bon moment avant de relever sa main. 2500… Ce fut au tour de Symphoria de grimacer, mais elle ne lâcha pas l’affaire pour autant et fini par donner son chiffre : 3000. Elle l’obtint par miracle, le chien de course adverse avait lâché prise. C’est qu’elle le voulait ce Neko, elle n’était pas venue pour rien… Un collier rouge vif lui fut donné, elle signa un chèque et la laisse s’ajouta à sa main gauche. Ils sortirent tout deux de la foule grouillante et se hâtèrent vers la voiture. Là elle le fit s’assoir sur le siège arrière tandis qu’elle prenait le volant. Elle ne pipa mot durant la première partie du voyage du retour. Néanmoins, elle fini par demander au bout d’une demi heure :
« Bonjour Horus, je suis ta nouvelle maitresse comme tu viens de t’en rendre compte. Obéissance et soumission sont de mises avec moi. Tu ne parles pas tant que tu n’en a pas demandé l’autorisation. Première règle. Les autres viendront assez tôt ne t’en fais pas… »
Elle jeta un rapide regard au rétroviseur avant de se focaliser sur la route.