Regardant les barreaux de sa petite cage d’un air morne, le jeune néko avait l’air déprimé. Il ne savait même plus comment il en était arrivé là. Un homme s’approchant, armé d’une matraque, ainsi qu’une affreuse douleur à l’arrière de son crane, c’est tout ce dont il se souvenait.
Assit et recroquevillé sur lui-même, les genoux au niveau du menton et entourant ses jambes avec ses bras, Drake ce demandait ce qui allait bien pouvoir lui arriver. Passant ses fins doigts dans sa chevelure en bataille il sentit une bosse et fit une mimique qui montrait clairement qu’il en souffrait. Le néko observa quelque peu le décor siégeant autour de lui et aperçu un comptoir derrière lequel un homme d’âge mur au ventre rebondit était installé et lisait un journal, de toute par des étagères surchargées de cages comme la sienne, parfois plus grandes, parfois plus petites où nékos et autres animaux et hybrides étaient enfermés. Il en conclut qu’il était dans une sorte de magasin, une animalerie si on examinait le lieu plus en détail comme il venait de le faire, enfin il n’en savait rien n’étant jamais allé dans une seule de ces boutiques au cours de sa vie.
Il était terrorisé. Être considéré comme un vulgaire objet qu’on expose dans un rayon n’en était pas la seule cause, ce qui l’apeurait le plus était qu’il allait de nouveau être torturé par celui ou celle qui allait l’acheter…
Un vendeur ouvrit une trappe sur l’avant de sa cage et glissa deux gamelles, une remplie d’eau et une autre d’une étrange mixture à l’aspect peu ragoutant avant de la refermer. Drake ce serait bien passé de ce repas mais le bruit que faisait son ventre ne l’autorisait pas à faire l’impasse sur de la nourriture, si abjecte soit-elle. Il avala donc, à contrecœur, une petite bouchée de la substance et réalisa qu’elle avait aussi mauvais goût qu’il le pensait. C’était très amer, trop salé et la saveur ne ressemblait à rien de connu. Manger avec les doigts rajoutait encore du charme à ce déjeuner sordide…
Peu de temps après qu’il est fini de se nourrir –lui et les autres pensionnaires à ce qu’il pouvait voir- le même vendeur repassa pour récupérer les gamelles, un sourire narquois, presque sadique lorsqu’il vit des nékos se tordre de douleur après avoir ingurgité ce que lui avait cuisiné. Heureusement pour Drake seule certaines gamelles semblaient provoquer ces crises de foie, quelques unes devait être légèrement empoisonnées, cela lui fit froid dans le dos.
Quelques larmes coulèrent le long de ses joues, il pleura un peu, silencieusement. Il était triste, triste de ne pas avoir eut une vie heureuse avec ses parents, loin des hommes qu’ils détestaient tant. A travers la vitrine, la pluie battante qui inondait la rue reflétait bien son état actuel : déprimé et abattu. Il suffisait que la clochette de la porte d’entrée sonne, qu’une personne mal intentionnée entre, décide de l’acheter et il était de nouveaux emprisonner dans un cycle infernal d’esclavage… Il ne voulait pas cela, il ne pouvait plus… Si seulement quelqu’un de gentil, de doux pouvait devenir son maître ou sa maîtresse, il serait si content ; mais il ne faut pas se leurrer, ce genre d’humain n’existe pas…